La
macronie, depuis qu'elle existe n'a jamais fait preuve d'une grande
conscience écologiste. La démission de Nicolas Hulot et les raisons
qu'il a invoqué n'ont été qu'un épisode parmi d'autres. Le
gouvernement n'en a tiré aucune leçon et le spectacle qu'il nous
donne avec les péripéties sur la programmation pluriannuelle de
l'énergie (PPE) ainsi que les déclarations des ministres de
l'agriculture successifs ne sont pas faits pour nous rassurer.
Pourtant
lorsque qu'on écoute les responsables (députés, ministres...) de ce
mouvement, nous entendons très souvent parler de l'urgence climatique. Ce
n'est certainement pas par hasard. L'idée que le changement
climatique est une réalité et que nous y sommes pour quelque chose
est largement partagée dans l'opinion.
Ainsi,
nous assistons à un matraquage sur l'urgence climatique et la
décarbonation de notre énergie (électrique) qui serait l'alpha et
l'oméga des solutions envisageables. Le nucléaire est évidemment
présenté comme la voie royale.
Nous
savons bien que ce ne sont que des éléments de langage et/ou de
propagande qui ne résistent pas à un minimum d'analyse. Non
seulement, l'électricité, donc nos 75 % de production nucléaire ne
représente qu'une toute petite partie de celle que nous consommons
mais encore, sa décarbonation relève plus de l'intox que de la
réalité.
Les
études tentant de calculer ces émissions sont nombreuses. En
comparant les différents résultats en fonction des méthodologies
employées, deux chercheurs ont trouvé, de manière indépendante
des résultats voisins de 66 g de CO2/kwh soit largement
moins que les énergies fossiles classiques mais bien plus que
l'hydraulique ou l'éolien ou ce que raconte EdF sur le sujet. Vous
pouvez lire l'excellent article publié par https://www.terraeco.net/Oui-le-nucleaire-emet-bien-du-CO2,16535.html
Et
encore, aucune des études citées n'est en état d'évaluer
correctement l'impact climatique des traitements (ou gestion) des
déchets. Aucune filière n'est à ce jour aboutie et comment
pourrait-on évaluer les émissions de CO2 de Cigeo qui
sera ventilé pendant 500 ans ! Ne sont certainement pas comptés
les empreintes carbone des différentes administrations en charge du
domaine : ANDRA, IRSN, ASN....Et comment y ajouter les rejets de
THOR, l'incinérateur qui devrait brûler les déchets de l'usine de
conversion de l'uranium, à Narbonne ?
Plus
encore néfaste pour un avenir plus radieux de notre environnement
est la césure que les propagandistes font entre le changement
climatique et crise écologique, mettant en avant de manière absolue
la crise climatique qualifiée d'urgente en s'asseyant sur l'autre
versant. Et nous devons dire avec force qu'il n'y aura pas de
transition énergétique sans transition écologique. Forcer le pas
du nucléaire nous conduit à un avenir irradieux qui ignore les
conséquences sur la santé humaine, les enjeux sociétaux, etc.
Notre main droite peut-elle ignorer l'état de notre main gauche ?
Je
cite le nucléaire qui est le domaine le plus visible et médiatisé
mais il n'est pas le seul. Je pense en particulier à la filière
bois-énergie. On la considère souvent comme prometteuse car le
bois, tout au long de sa vie est supposé séquestrer le carbone que
nous produisons, Nous serions donc devant un cycle vertueux. Quand on
analyse la réalité plus finement, on se rend compte que les résidus
de bois peuvent rendre des services écosystémiques favorables à la
biodiversité ou être des aides à une orientation vers une
agriculture plus biologique. Cela sans parler des projets d'énormes
coupes dans les forêts pour assurer la conversion de centrales
électriques au charbon (Gardanne et autres) au bois.
Il
est donc nécessaire de clamer haut et fort : PAS DE
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE SANS TRANSITION ÉCOLOGIQUE !
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