lundi 31 juillet 2017

Couiza fête la Bio, le ministère de l'agriculture l'enterre.



les 29 et 30 juillet, le rendez vous annuel des actrices et des acteurs de la bio audoise et occitane a été une réussite. Quarante huit heures avant , le ministre de l'agriculture décevait les  filières bio et paysanne qui demandaient un transfert important des fonds du pilier 1 de la PAC vers le pilier 2 en annonçant que ce transfert de crédit  ne passerait que de 3 à 4,2%. La règlementation européenne permettrait pourtant un transfert de 15% du pilier 1 vers le pilier 2.
Le pilier 1 de la PAC, consacré notamment aux aides à l’hectare, profite massivement aux céréaliers et aux grandes exploitations, tandis que le deuxième pilier regroupe des dispositifs de soutien ciblés pour aider les zones difficiles, les jeunes ou encore l’agriculture biologique. Or, l’enveloppe versée par Bruxelles pour subvenir au pilier 2 est déjà épuisée, alors que nous ne sommes qu’à mi-parcours de la programmation 2015-2020. Un signe parmi d’autres de l’attrait de l’agriculture biologique parmi les agriculteurs mais également du sous-dimensionnement des aides à la transition.
Ainsi, bien que le secteur de l’agriculture biologique soit en pleine expansion, il souffre d’un manque alarmant de subventions. Dans le même temps, l’agriculture conventionnelle est en crise, provoquant la disparition de nombreuses exploitations et l’appauvrissement des agriculteurs.
Les écologistes dénoncent le manque d'engagement du gouvernement en faveur des filières d'avenir que sont les filières bio et paysanne mieux rémunératrice, plus respectueuse de l’environnement et de la santé des agriculteurs comme des consommateurs, et son soutien indéfectible à l'agriculture industrielle hautement nocive pour la planète . Un transfert de crédit plus important permettrait également aux exploitants conventionnel  d’effectuer leur transition vers un nouveau modèle.

Enfin, rappelons  que lors du lancement des États généraux de l’alimentation, le 20 juillet 2017, le gouvernement avait clairement affiché sa volonté d’engager la transition écologique de l’agriculture française. Alors qu’à ce jour, seuls 5% de la surface agricole française est allouée au bio, il s’agirait de ne plus perfuser un système agro-industriel à bout de souffle, mais de faire le choix, courageux et nécessaire, d’engager pleinement la France dans un système productif plus durable et vertueux.
Alors pour “make our planet great again”, comme l'a twitté notre président, il s’agirait de passer des effets d’annonces aux actions concrètes, afin que le bio ne demeure pas le parent pauvre de l’agriculture française.