dimanche 25 novembre 2018

Black Friday, des lendemains qui déchantent !






Il paraît que nous ne consommons pas assez : les géants du commerce mondial nous le disent !
Et nous incitent, à coup de publicités envahissantes et de soldes géantes, à acheter, à acheter encore. Acheter même sans réel besoin. Remplacer, même si l’objet ou le vêtement est encore en bon état ou peut être réparé. Accumuler dans nos placards tant de choses inutiles, et remplir nos poubelles et évacuer vers nos déchetteries.

Il en va, parait-il de la bonne santé de notre économie.

Et si ce modèle était au contraire bien malade ?

Produire tous ces biens nécessite d’importantes ressources et de l’énergie , dont nous savons qu’elles ne sont pas inépuisables. Le « jour de dépassement » où nous avons dépensé l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer était cette année le 1er août pour l’ensemble du monde et le 5 mai pour la France, et cette date ne cesse d’avancer. 

800 millions de déchets sont produits annuellement en France, soit 25 tonnes chaque seconde ! Déchets qu’il faut acheminer, traiter, enfouir, leur recyclage étant actuellement très insuffisant. Tout cela à un coût pour la collectivité comme pour chacun d’entre nous. Les sommes ainsi employées pourraient certainement être utilisées sur des projets plus intéressants.

Les écologistes en sont certains une société plus sobre sera aussi une société plus heureuse et plus apaisée.

Fuyons la publicité qui encombre nos écrans, enlaidit nos villes , surcharge nos boites à lettres. 
Achetons des produits solides et réparons les, échangeons les, donnons les quand nous n’en avons plus besoin. 

Consommons de façon responsable et boycottons le Black Friday !

jeudi 15 novembre 2018

GILETS JAUNES




Il vaut mieux voir les choses en face : le temps où le pétrole pas cher coulait à flot est une époque révolue.
Mais cette époque insouciante a façonné notre société actuelle dominée par la place démesurée faite au tout voiture.
Les centre ville se sont dépeuplés et les zones pavillonnaires des villages périphériques développées. De nombreux commerces ont fermé au profit des zones commerciales où l’on n’accède qu’en voiture. Les services publics ont quitté les villages pour se concentrer dans les villes centres . Les hôpitaux et maternités de proximité ont disparu et les habitants des zones rurales doivent faire de longs trajets pour se faire soigner. Les écoles se regroupent et les enfants prennent le bus matin et soir… Avoir une voiture, ou même deux est devenu pratiquement incontournable pour les ménages habitant hors des centres urbains. Et dans un département où les bas revenus sont la règle et non l’exception, les déplacements des particuliers se font plus souvent avec une vieille voiture diesel qu’avec un véhicule flambant neuf plus « vertueux ». Les automobilistes taxés sont piégés, sans solutions alternatives.
La révolte incarnée par les « gilets jaunes » peut tout à fait s’expliquer, face à un gouvernement si éloigné des réalités vécues par ses concitoyens-es. D’énormes efforts doivent être faits pour sortir de notre addiction au pétrole, et il est tout à fait exact que les particules fines émises par le diesel sont la cause de beaucoup trop de maladies et de décès. Mais s’il faut taxer, pourquoi ne pas commencer par le kérosène des avions et le le fuel utilisé pour les bateaux ? Les déplacements de loisir des classes supérieures et les impératifs de la circulation mondialisée des marchandises ne seraient-ils pas des cibles prioritaires ? Des sommes très importantes doivent être mobilisées pour la recherche et la création d’ alternatives à la gabegie actuelle et le tour de passe passe du gouvernement qui prévoit de n’affecter qu’une partie des taxes prélevées aux enjeux écologiques est bien la preuve de son hypocrisie en la matière.
Et cette hypocrisie va coûter très cher, qui amène des citoyens excédés et encouragés en sous mains par des forces réactionnaires à jeter le bébé de la transition écologique avec l’eau du bain d’un gouvernement à coté de la plaque.
Plus que jamais il est important que des collectifs de citoyens se créent ou se renforcent à travers des propositions et des actions concrètes pour un monde plus vivable, que se soit en consommant local, en promouvant le covoiturage, en exigeant plus de pistes cyclables, en étant force de proposition sur leur territoire, en exerçant leur pouvoir citoyen dans les élections, qu’elles soient locales, nationales ou européennes, car tous les programmes ne se valent pas. Protester et de bloquer les routes ne donne pas vraiment d’indications sur la direction que l’on veut prendre.
La société réellement écologique à construire ne doit laisser personne au bord du chemin , elle a besoin de l’adhésion du maximum d’entre nous, il est urgent de s’y engager plus fermement.

dimanche 11 novembre 2018

PAS DE TRANSITION ENERGETIQUE SANS TRANSITION ECOLOGIQUE !


La macronie, depuis qu'elle existe n'a jamais fait preuve d'une grande conscience écologiste. La démission de Nicolas Hulot et les raisons qu'il a invoqué n'ont été qu'un épisode parmi d'autres. Le gouvernement n'en a tiré aucune leçon et le spectacle qu'il nous donne avec les péripéties sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) ainsi que les déclarations des ministres de l'agriculture successifs ne sont pas faits pour nous rassurer.
Pourtant lorsque qu'on écoute les responsables (députés, ministres...) de ce mouvement, nous  entendons très souvent parler de l'urgence climatique. Ce n'est certainement pas par hasard. L'idée que le changement climatique est une réalité et que nous y sommes pour quelque chose est largement partagée dans l'opinion.
Ainsi, nous assistons à un matraquage sur l'urgence climatique et la décarbonation de notre énergie (électrique) qui serait l'alpha et l'oméga des solutions envisageables. Le nucléaire est évidemment présenté comme la voie royale.
Nous savons bien que ce ne sont que des éléments de langage et/ou de propagande qui ne résistent pas à un minimum d'analyse. Non seulement, l'électricité, donc nos 75 % de production nucléaire ne représente qu'une toute petite partie de celle que nous consommons mais encore, sa décarbonation relève plus de l'intox que de la réalité.
Les études tentant de calculer ces émissions sont nombreuses. En comparant les différents résultats en fonction des méthodologies employées, deux chercheurs ont trouvé, de manière indépendante des résultats voisins de 66 g de CO2/kwh soit largement moins que les énergies fossiles classiques mais bien plus que l'hydraulique ou l'éolien ou ce que raconte EdF sur le sujet. Vous pouvez lire l'excellent article publié par https://www.terraeco.net/Oui-le-nucleaire-emet-bien-du-CO2,16535.html
Et encore, aucune des études citées n'est en état d'évaluer correctement l'impact climatique des traitements (ou gestion) des déchets. Aucune filière n'est à ce jour aboutie et comment pourrait-on évaluer les émissions de CO2 de Cigeo qui sera ventilé pendant 500 ans ! Ne sont certainement pas comptés les empreintes carbone des différentes administrations en charge du domaine : ANDRA, IRSN, ASN....Et comment y ajouter les rejets de THOR, l'incinérateur qui devrait brûler les déchets de l'usine de conversion de l'uranium, à Narbonne ?
Plus encore néfaste pour un avenir plus radieux de notre environnement est la césure que les propagandistes font entre le changement climatique et crise écologique, mettant en avant de manière absolue la crise climatique qualifiée d'urgente en s'asseyant sur l'autre versant. Et nous devons dire avec force qu'il n'y aura pas de transition énergétique sans transition écologique. Forcer le pas du nucléaire nous conduit à un avenir irradieux qui ignore les conséquences sur la santé humaine, les enjeux sociétaux, etc. Notre main droite peut-elle ignorer l'état de notre main gauche ?
Je cite le nucléaire qui est le domaine le plus visible et médiatisé mais il n'est pas le seul. Je pense en particulier à la filière bois-énergie. On la considère souvent comme prometteuse car le bois, tout au long de sa vie est supposé séquestrer le carbone que nous produisons, Nous serions donc devant un cycle vertueux. Quand on analyse la réalité plus finement, on se rend compte que les résidus de bois peuvent rendre des services écosystémiques favorables à la biodiversité ou être des aides à une orientation vers une agriculture plus biologique. Cela sans parler des projets d'énormes coupes dans les forêts pour assurer la conversion de centrales électriques au charbon (Gardanne et autres) au bois.
Il est donc nécessaire de clamer haut et fort : PAS DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE SANS TRANSITION ÉCOLOGIQUE !