jeudi 15 novembre 2018

GILETS JAUNES




Il vaut mieux voir les choses en face : le temps où le pétrole pas cher coulait à flot est une époque révolue.
Mais cette époque insouciante a façonné notre société actuelle dominée par la place démesurée faite au tout voiture.
Les centre ville se sont dépeuplés et les zones pavillonnaires des villages périphériques développées. De nombreux commerces ont fermé au profit des zones commerciales où l’on n’accède qu’en voiture. Les services publics ont quitté les villages pour se concentrer dans les villes centres . Les hôpitaux et maternités de proximité ont disparu et les habitants des zones rurales doivent faire de longs trajets pour se faire soigner. Les écoles se regroupent et les enfants prennent le bus matin et soir… Avoir une voiture, ou même deux est devenu pratiquement incontournable pour les ménages habitant hors des centres urbains. Et dans un département où les bas revenus sont la règle et non l’exception, les déplacements des particuliers se font plus souvent avec une vieille voiture diesel qu’avec un véhicule flambant neuf plus « vertueux ». Les automobilistes taxés sont piégés, sans solutions alternatives.
La révolte incarnée par les « gilets jaunes » peut tout à fait s’expliquer, face à un gouvernement si éloigné des réalités vécues par ses concitoyens-es. D’énormes efforts doivent être faits pour sortir de notre addiction au pétrole, et il est tout à fait exact que les particules fines émises par le diesel sont la cause de beaucoup trop de maladies et de décès. Mais s’il faut taxer, pourquoi ne pas commencer par le kérosène des avions et le le fuel utilisé pour les bateaux ? Les déplacements de loisir des classes supérieures et les impératifs de la circulation mondialisée des marchandises ne seraient-ils pas des cibles prioritaires ? Des sommes très importantes doivent être mobilisées pour la recherche et la création d’ alternatives à la gabegie actuelle et le tour de passe passe du gouvernement qui prévoit de n’affecter qu’une partie des taxes prélevées aux enjeux écologiques est bien la preuve de son hypocrisie en la matière.
Et cette hypocrisie va coûter très cher, qui amène des citoyens excédés et encouragés en sous mains par des forces réactionnaires à jeter le bébé de la transition écologique avec l’eau du bain d’un gouvernement à coté de la plaque.
Plus que jamais il est important que des collectifs de citoyens se créent ou se renforcent à travers des propositions et des actions concrètes pour un monde plus vivable, que se soit en consommant local, en promouvant le covoiturage, en exigeant plus de pistes cyclables, en étant force de proposition sur leur territoire, en exerçant leur pouvoir citoyen dans les élections, qu’elles soient locales, nationales ou européennes, car tous les programmes ne se valent pas. Protester et de bloquer les routes ne donne pas vraiment d’indications sur la direction que l’on veut prendre.
La société réellement écologique à construire ne doit laisser personne au bord du chemin , elle a besoin de l’adhésion du maximum d’entre nous, il est urgent de s’y engager plus fermement.

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