Il vaut mieux voir
les choses en face : le temps où le pétrole pas cher coulait à
flot est une époque révolue.
Mais cette époque
insouciante a façonné notre société actuelle dominée par la
place démesurée faite au tout voiture.
Les centre ville
se sont dépeuplés et les zones pavillonnaires des villages
périphériques développées. De nombreux commerces ont fermé au
profit des zones commerciales où l’on n’accède qu’en voiture.
Les services publics ont quitté les villages pour se concentrer dans
les villes centres . Les hôpitaux et maternités de proximité ont
disparu et les habitants des zones rurales doivent faire de longs
trajets pour se faire soigner. Les écoles se regroupent et les
enfants prennent le bus matin et soir… Avoir une voiture, ou même
deux est devenu pratiquement incontournable pour les ménages
habitant hors des centres urbains. Et dans un département où les
bas revenus sont la règle et non l’exception, les déplacements
des particuliers se font plus souvent avec une vieille voiture diesel
qu’avec un véhicule flambant neuf plus « vertueux ».
Les automobilistes taxés sont piégés, sans solutions alternatives.
La révolte
incarnée par les « gilets jaunes » peut tout à fait
s’expliquer, face à un gouvernement si éloigné des réalités
vécues par ses concitoyens-es. D’énormes efforts doivent être
faits pour sortir de notre addiction au pétrole, et il est tout à
fait exact que les particules fines émises par le diesel sont la
cause de beaucoup trop de maladies et de décès. Mais s’il faut
taxer, pourquoi ne pas commencer par le kérosène des avions et le
le fuel utilisé pour les bateaux ? Les déplacements de loisir
des classes supérieures et les impératifs de la circulation
mondialisée des marchandises ne seraient-ils pas des cibles
prioritaires ? Des sommes très importantes doivent être
mobilisées pour la recherche et la création d’ alternatives à
la gabegie actuelle et le tour de passe passe du gouvernement qui
prévoit de n’affecter qu’une partie des taxes prélevées aux
enjeux écologiques est bien la preuve de son hypocrisie en la
matière.
Et cette hypocrisie
va coûter très cher, qui amène des citoyens excédés et encouragés
en sous mains par des forces réactionnaires à jeter le bébé de la
transition écologique avec l’eau du bain d’un gouvernement à
coté de la plaque.
Plus que jamais il
est important que des collectifs de citoyens se créent ou se
renforcent à travers des propositions et des actions concrètes pour
un monde plus vivable, que se soit en consommant local, en promouvant
le covoiturage, en exigeant plus de pistes cyclables, en étant force
de proposition sur leur territoire, en exerçant leur pouvoir citoyen
dans les élections, qu’elles soient locales, nationales ou
européennes, car tous les programmes ne se valent pas. Protester et
de bloquer les routes ne donne pas vraiment d’indications sur la
direction que l’on veut prendre.
La société
réellement écologique à construire ne doit laisser personne au
bord du chemin , elle a besoin de l’adhésion du maximum d’entre
nous, il est urgent de s’y engager plus fermement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire