mardi 28 février 2017

L'eau tiède de Carcassonne Agglo


  Water - Free Stock Photo  Ainsi donc, malgré les efforts pédagogiques conséquents en direction des élus faits par le collectif Carcassonne Eau Publique, malgré la mobilisation du collectif Aggl'eau qui a pu présenter à Régis Banquet , président de l'agglo de Carcassonne une pétition de plus de 600 signatures, dont plus de 200 recueillies en 2 heures sur le marché de Carcassonne, une large majorité des élu.e.s communautaires ont voté pour une gestion à deux vitesses de l'eau sur l'ensemble de l'Agglo : les communes rurales en régie publique, et les autres dont Carcassonne et Trèbes, en délégation de service public, pour 10 ans.
    Derrière le faux équilibre partageant le territoire de l'Agglo de Carcassonne en 2 parts égales l'une en régie, l'autre en Délégation de Service Public, se cache en fait une autre réalité : ce sont les 3 / 4 des m3 distribués et traités qui tombent dans l'escarcelle d'une multinationale . Les 3 / 4 susceptibles de rapporter le plus en raison de la concentration de l'habitat .
    La solidarité tant vantée par l'agglo de Carcassonne  passait nécessairement par les économies d'échelle et le partage des compétences entre toutes les communes, grandes ou petites.
    Il est à craindre qu'à terme, le conseil d'agglo après avoir organisé la disparité s'appuie sur des chiffres ainsi  biaisé pour pencher  dans quelques années en faveur de la délégation pour tous.
    L'agglo a mis en chantier la convergence des tarifs sur tout son territoire. En n'optant pas pour la Régie Publique partout, la convergence se fera nécessairement sur un tarif plus haut.
    Le président de l'Agglo s'est retranché derrière une démocratie exemplaire selon lui qui l'a amené à consulter les maires, territoire par territoire avant de prendre sa décision. Fort bien ! Mais  qui , à Carcassonne ou à Trèbes , a vu passer une délibération du conseil municipal en ce sens ? Et surtout, avant une décision qui a un impact direct sur  leur porte monnaie les habitant.e.s de ces communes ont-ils été consulté.e.s ?
    Enfin, en se préparant à signer un contrat de 10 ans avec le futur délégataire , l'Agglo ferme le débat dont les citoyen.ne.s commençaient à s'emparer , tout en faisant l'aveu qu'un délai aussi long rendait l'offre du délégataire « plus attrayante » ! Peut-on mieux dire que nos élu.e.s majoritaires restent soumis aux lobbys des multinationales, qu'ils écoutent plus volontiers que celles et ceux qui les ont élu.e.s ?

    L'eau est notre bien commun, au delà des décisions politiques qui se font au dessus de nos têtes, il est temps que dans chaque commune des collectifs se constituent pour surveiller non seulement le prix de l'eau, mais aussi la manière dont les réseaux sont entretenus et plus généralement s'approprient tous les éléments liés à cette thématique .

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