samedi 11 février 2017

L’Aude, le soleil, le vent, les rivières, la mer… Le paradis énergétique ou du grand n’importe quoi ?


Wind turbine - Free Stock Photo Pour la production d’électricité, sortir du nucléaire, l’urgence absolue, doit toujours primer dans toutes nos réflexions sur les processus et les rythmes de la transition énergétique.
Les conditions de cette transition reposent partout sur plusieurs leviers :
  • Avant tout les économies, à travers la rénovation thermique des logements et l’essor de l’éco-construction, la réduction de la consommation – éclairages en tout genre, conception d’appareils moins énergivores, etc…
  • Les énergies renouvelables : le solaire, l’éolien terrestre et maritime, la méthanisation
Les scénarios NEGAWAT, AFTERRE, les documents de l’ADEME ont produit dans ce sens toute la matière à réflexion qui devrait inspirer les choix politiques.
Dans l’Aude, la nature nous offre à priori toutes les ressources pour réussir une transition énergétique exemplaire, et pourtant…
Des conflits lourds ont déchiré des villages autour de projets qui ne sont pas acceptés par la population qui doit les porter. Ils concernent principalement les éoliennes, mais aussi un parc photovoltaïque. On pourrait se contenter pour expliquer ces refus de voir là une réaction égoïste du style « c’est bien, mais pas chez moi ». Elle n’est certes pas à écarter, mais la situation est beaucoup plus grave et beaucoup plus complexe.
Globalement,
  • l’opacité de l’information, son morcellement en petites étapes qui empêchent d’avoir une vue d’ensemble, la culture du secret, voire des mensonges,
  • une concertation biaisées, voire inexistante, et également morcelée,
  • le choix d’opérateurs qui sont des grands groupes prêts à tout pour développer leurs profits sans aucune considération des retombées positives ou négatives sur les habitants et sur l’environnement,
  • l’affirmation même dans un document du département que ce secteur peut porter une densification des implantations, étant d’un faible enjeu environnemental et patrimonial, dans le temps où le même département vante –et vend – le Pays Cathare et la qualité de ses paysages.
Face à cette situation, nous condamnons la politique de greenwashing actuelle qui, sous couvert de transition énergétique bafoue les valeurs mêmes qui sous-tendent cette transition énergétique : respect de la planète, de ses éco-systèmes, des hommes et femmes qui y vivent et doivent pouvoir prendre leur vie en mains.
Condamner ne suffit pas, et l’urgence de la sortie du nucléaire restant prioritaire pour nous, nous proposons  :
Au niveau des décisions politiques, que :
  1. les besoins et la production d’énergie, en particulier d’électricité soient pensés à l’échelle des territoires sans pour autant oublier la nécessaire solidarité entre eux : tout surdimensionnement est préjudiciable et la ferme des mille vaches pour la méthanisation en est l’illustration extrême.
  2. les collectivités qui souhaitent développer un projet choisissent des opérateurs éthiques,
  3. le diagnostic de l’impact environnemental soit réalisé par un organisme indépendant,
  4. ces projets puissent être discutés et validés en toute connaissance de cause par la population qui vit sur le territoire concerné, sans aucune rétention d’information : pour chaque projet, on doit pouvoir identifier aussi l’impact des travaux associés et son articulation avec les projets environnants,
  5. ENEDIS soit obligé de pratiquer des tarifs de raccordement soutenables,
  6. la Région continue à cofinancer les projets portés avec la participation des habitants à l’investissement, et que le Département participe également à cet effort,
  7. et que les choix technologiques et la recherche-développement soient orientés de façon incitative vers des appareils moins impactants, que ce soit sur la faune, la flore, la santé, sans oublier les paysages.
Au niveau des initiatives citoyennes,
  1. de partager un état de veille sur l’information, y compris avec ceux qui ne semblent pas avertis, pour que l’opacité organisée n’entraîne pas des réactions trop tardives
  2. de mettre l’énergie combattive à construire des projets avec les habitants, nos voisins, projets qui occuperont un espace qui ne sera plus à défendre. Pour accompagner ces démarches, nous rappelons qu’ENERCOOP peut être de bon conseil, et que l’association EC’LR est aussi un bon moteur que nous saluons.
Au lieu de nous battre contre des moulins à vent, construisons-les nous-mêmes, et le vent nous sera plus favorable …

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