L’audit
mené après la découverte d’une « anomalie » sur la cuve de l’EPR
de Flamanville a révélé des incohérences dans les dossiers de
fabrication des composants nucléaires sur le site d’Areva au Creusot.
Selon les informations recueillies par les Échos, il pourrait s’agir de
falsifications.
Réaction de Michèle RIVASI, eurodéputée écologiste:
« Depuis le début de l’affaire de la cuve du réacteur de l’EPR de
Flamanville, les révélations se suivent et ne se ressemblent pas.
L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) n’avait été informée qu’en 2015 des
anomalies dans la cuve, par un document d’Areva datant
de…2010 ! L’entreprise la moins rentable de France avait donc sciemment
dissimulé ces informations à l’ASN, alors même que l’ensemble des
pièces des cuves des réacteurs français ont été construits dans la même
usine du Creusot.
Ce
que révèle cette affaire c’est un défaut générique de la culture
de sûreté nucléaire de la part d’Areva : il est plus facile aujourd’hui
pour l’entreprise de parler de fraudes cachées que de négligences
volontairement couvertes, c’est le meilleur moyen de se disculper quand
on a menti. Le gouvernement français doit donc
aujourd’hui faire toute la lumière sur cette affaire. Et ce d’autant
plus qu’il a publié un arrêté le 3 janvier dernier (1) prévoyant la
possibilité, pour un fabricant, de demander à l’Autorité de sûreté
nucléaire une dérogation afin d’autoriser l’utilisation
d’un équipement n’ayant pas satisfait à l’ensemble des exigences
essentielles de sécurité en cas de «difficulté particulière». J’ai
d’ailleurs saisi la Commission européenne à ce sujet (2).
Le
récent renflouement de la filière nucléaire française à grands coups
de milliards provenant directement de la poche du contribuable est une
fuite en avant aggravée par le manque de moyens mis à disposition de
l’ASN. Dans le contexte préoccupant de la prolongation de la durée de
fonctionnement des réacteurs au-delà de 40 ans,
son Président ne cesse de répéter à qui veut l’entendre que l’ASN
nécessite 200 nouveaux collaborateurs pour faire son travail
correctement. Las, le gouvernement lui en a cédé 30, alors même que
l’ASN n’arrive pas à se faire respecter ni par EDF, ni par Areva.
Il est temps de doter aujourd’hui l’ASN de véritables pouvoirs
d’investigation et de sanction, la situation le démontre ».
Et Michèle RIVASI de conclure :
« Le dossier noir du nucléaire français ne cesse de s’épaissir, le
gendarme du nucléaire doit-il se transformer en brigade anti-criminalité
? La situation est inquiétante car les risques d’accidents sont pris en
compte sur la base du bon fonctionnement des
composants des réacteurs : les défauts révélés remettent donc en cause
la sûreté nucléaire française de manière globale ».
(1)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000031742222&dateTexte=&categorieLien=id
(2) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+WQ+P-2016-002655+0+DOC+XML+V0//FR&language=fr
(2) http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+WQ+P-2016-002655+0+DOC+XML+V0//FR&language=fr
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