mardi 2 octobre 2012

Saint Hilaire - Le maire PS refuse l'implantation d'un élevage de poulets bio dans le village.


Une marche pour soutenir un élevage de poulets Bio à Saint-Hilaire. 

Hier, plus de 300 personnes sont venues manifester leur soutien à l'éleveur de volailles Bio dont le projet d'installation, retoqué par le maire, divise la population de Saint-Hilaire.



En fin d'après-midi, c'est un cortège composé de plus de 300 personnes venues soutenir le projet de David Ferasse qui s'est dirigé vers l'hôtel de ville dont le maire Pierre Authier lui a refusé un permis de construire en raison de nuisances olfactives présumées.
Un refus contre toute attente, d'ailleurs tous les services de l'État ont donné leur accord à un projet qui cadre parfaitement avec la démarche Audevant du conseil général dont Pierre Authier est élu, et qui prône entre autres le maintien d'activité en milieu rural, la création de circuits courts et le développement de l'agriculture biologique.
Dans le cortège, Tino défend David : «C'est un type courageux, qui en veut, je connais ses enfants. Qu'est-ce qu'on préfère ? Continuer à lui payer le RSA ou l'aider à s'installer et à développer une activité ici ?»
Claire, elle, est plus pragmatique : «Je serai bien contente de trouver des poulets au village.»
Stéphane Linou, conseiller général EELV, défend le projet de l'éleveur : «Son projet est exemplaire sur la souveraineté alimentaire, les circuits courts… Il est rentable économiquement, responsable écologiquement, il crée de l'emploi et de la vie sur place.» Et d'inviter son collègue Pierre Authier à faire de «ce sujet emblématique l'objet d'une réunion de la commission agriculture… qui ne s'est jamais réunie».
Bien loin de ces préoccupations, les habitants du lotissement Le Barris, eux, ont organisé un comité d'accueil d'une hostilité parfois menaçante où l'on entend des  «Dégagez !», «Trouducs » ou encore «La merde chez les autres, c'est bon.  Devant la mairie, un habitant prévient : «De toute façon, des cabanes y en aura pas ; on y mettra le feu.» 
Sans jamais cesser d'appeler au dialogue, David Ferasse tente de les convaincre que ce type d'élevage - pas plus de 700 bêtes en permanence sur le site - ne dégage pas d'odeurs. Quitte à les inviter à ses frais sur une installation identique dans le Gers pour qu'ils s'en rendent compte par eux-mêmes. Peine perdue. Dans un département où personne n'est incommodé par les nuisances olfactives d'une cave coopérative au moment des vendanges, on se dit prêt à incendier un élevage bio.
En refusant le permis de construire pour des raisons discutables, le maire de Saint-Hilaire a peut-être tué le projet dans l'œuf.

Rappel des faits

David Ferrasse, ancien rugbyman, se démène depuis 2010. Après une reconversion lors de laquelle il obtient son Brevet professionnel de responsable d'exploitation agricole, il veut s'installer en tant qu'éleveur de volailles bio. A Saint-Hilaire, il parvient au bout de deux ans de recherches à dégoter un terrain de 3 hectares à louer sur lequel il compte poser son installation, sur la route de Saint-Polycarpe.
Le 27 février 2012, il dépose un permis de construire, une nécessité légale lorsqu'on implante des cabanes mobiles. Le maire de Saint-Hilaire, Pierre Authier lui refuse le permis de construire au motif de risques nuisances olfactives. Un refus qui s'appuie sur la réglementation de l'Agence régionale de santé (ARS) jugeant que l'installation est située à moins de 50 m des habitations. Erreur ! Le terrain se trouve à plus de 90 m des maisons, qui plus est en zone agricole. Le jeune éleveur rencontre le conseil municipal pour détailler son projet et rassurer les habitants notamment sur la petite taille de l'exploitation.
Le 26 juin, il demande un recours gracieux auprès de la mairie. Après vérification des mesures sur site, l'ARS émet cette fois-ci un avis favorable. Malgré une mobilisation de plus en plus forte, de la population à la Confédération paysanne en passant par les artisans de la Capeb en faveur du projet, rien n'y fait ! Pierre Authier s'entête à vouloir tuer le projet dans l'œuf.

interview

Pierre Authier : «Qu'il saisisse le tribunal administratif»

Sourd à la double manifestation qui se tenait sous les fenêtres du conseil municipal, le maire de Saint-Hilaire a réaffirmé son refus de voir un élevage si proche des habitations. Interview.
300 personnes en faveur du projet de David Ferrasse, le soutien de la Conf', du Modef, de la Capeb vous feront-ils changer d'avis ?
Non. Je n'ai pas refusé le permis de construire par rapport à l'installation mais à la distance avec les habitations.
Mais l'Agence régionale de santé, la DDTM, les services vétérinaires donnent un avis favorable…
Ce n'est pas l'ARS qui viendra guérir les problèmes quand ils se poseront. Il n'y a pas d'élément nouveau qui puisse me faire changer d'avis.
Accepteriez-vous l'invitation lancée par David Ferrasse d'aller visiter une installation de même type dans le Gers pour affiner votre analyse ?
Il ne m'a pas invité mais s'il m'invite je dirai non. Quelles que soient les données, il y a la distance avec les habitations.
Ce refus est-il compatible avec la démarche Audevant du département dont vous êtes conseiller général et qui soutient ce genre de projets ?
Vous posez la question de façon à me coincer mais ça ne marche pas. Vous pouvez me prendre pour un vieux fossile mais Audevant, je l'ai voté. C'est un problème de distance, vous comprenez ou quoi ! ? M. Ferrasse a une possibilité de saisir le tribunal administratif, non ? S'il le fait je me conformerai à la décision.
Vous pensez être dans votre bon droit ?
Pas dans mon bon droit, dans ma bonne conscience.
Y a-t-il une autre raison à votre refus, comme la construction d'un lotissement sur cette parcelle ?
(Méprisant et agacé) Vous n'êtes pas foutu de faire votre travail ? De savoir si c'est une zone agricole ou non ? C'est une zone agricole et en zone agricole on peut faire de l'agriculture, y compris de l'élevage. Mais là, c'est trop près.

Article extrait de la dépêche.fr du 02/10/12 : http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/02/1453724-300-personnes-pour-soutenir-l-eleveur-de-volailles-bio.html

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