jeudi 25 janvier 2018

Paroles de vigneron



Irrigation ..de fonds publics.. !

Combien de temps encore faudra t il lire ces aberrations archaïques venus de nos mandants politiques ou professionnels à l’esprit étroit et formaté, corporatistes, loin des intérêts premiers de notre société !
Comment ne pas être en colère devant tant de légèreté, de manque d’imagination, d’analyse, de compréhension de la réalité du monde agricole et sociétal qui s’entêtent à privilégier des options coûteuses et mortifères pour notre alimentation.
Comment des hommes cravatés de plusieurs costumes peuvent t-ils d’une main désinvolte, éparpiller notre argent pour quelques râleurs professionnels qui n’ont rien ou peu compris à la condition nourricière de l’agriculture.
Comment ne pas prendre la plume, et dénoncer cette incapacité aveuglante à ne pas courir vers un mur, pour la seule prospérité d’une économie à courte vue au détriment de notre sécurité alimentaire ?
Comment ne pas réagir devant tant d’argent distribué pour satisfaire quelques organisations vigneronnes privilégiées , dans l’espoir de retour sur investissement ... pour faire croire , espérer que le salut , le seul est le choix technique : l’eau !!

Non non et non !!

Quand on a une angine et qu’on va voir le toubib pour lui demander sa dose de médicaments afin de soulager sa douleur, celui ci est en droit de vous demander : « portez vous un cache nez ? êtes vous souvent en tee-shirt.
« Ben non et oui !.. »
« Alors couvrez vous avant de venir me voir ! »
Pour la vigne cela est de même.
Celle-ci, outrageusement violée de passages de gros engins , de pesticides , d’engrais chimiques et de production poussée hors des normes naturelles à toute sa raison d’ exposer sa fatigue , son épuisement ,sa désespérance .
Messieurs tant demandeurs d’appels « au secours » prenez le temps de la réflexion. Les terres épuisées par tant d’agressions humaines, ne peuvent plus concentrer toutes leurs richesses originelles de vie, microbiennes, d’humus, de stockage d’eau. Comment faire croître, prospérer une plante sur du carrelage ! L’irrigation n’est pas le critère limitatif à la qualité !
Avant de parler irrigation, pourquoi pas, remettez en ordre la fonction nourricière de la terre. Sans cela vos produits récoltés seront et sont déjà sans aucune expression de terroir, sans originalité commerciale et économique. A ce jour orienter un tel choix technique et d’investissements pour commercialiser à 1,50 euros la bouteille à l’export comme cela a été rendu public, cela correspond à du vol sur nos impôts, favorise une agriculture toujours dépendante de la collectivité et une destruction violente de notre image collective.

Oui, grandement oui, des orientations autres sont possibles.

Celles qui respectent les conditions naturelles de la vigne, implantées dans des sols vivants, riches en humus, oligo-éléments et en eau. Dans ces conditions exubérantes, la vigne va chercher en profondeur ces richesses et développe dans le raisin et plus tard le vin la véritable saveur de la terre, l’expression du terroir, de la diversité. Cela est possible et existe déjà, mais l’orgueil paysan, celui d’être le plus gros, le plus fort en investissements, en endettement non-dits et en apparence, occulte ce que tout bon sens accrédite.
Les sommes colossales octroyées à la viticulture, doivent être réorientées pour favoriser une reconversion des techniques culturales, pour retrouver l’expression de la mémoire originelle de la terre.

Nous demandons une concertation entre administration, viticulteurs, politiques et société civile, pour définir les conditions performantes, et les priorités d’utilisation de l’eau dans l’intérêt de notre alimentation et de notre société. Ce n’est pas à quelques élu.es, loin des réalités de demain de prendre à la hussarde des orientations hasardeuses.

Curbieres Robert









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