lundi 9 janvier 2017

ROCADEST, contresens économique

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Après de multiples rebondissements, la création d'une grande zone commerciale à l'Est de Carcassonne revient sur le devant de la scène, avec une enquête publique ouverte du 6 janvier au 6 février.
La réponse faite lors de la précédente enquête publique par une carcassonnaise reste toujours d'actualité. La voici :


Monsieur le commissaire enquêteur,

Puisque l'occasion m'en est donnée, je tiens à exprimer mon opinion de citoyenne quant à l'opportunité de la zone commerciale ROCADEST.

Depuis  26 ans que je suis habitante de Carcassonne, j'ai vu naître, croître et mourir au moins trois zones commerciales et plusieurs centaines  de petits commerces de centre ville ou de quartier.
A chaque fois, cet abandon génère une friche qui enlaidit notre ville.
Que voit le touriste qui arrive à Carcassonne de quelque direction que ce soit ?
Pas la Cité médiévale, pas la Bastide mais des hangars métalliques  à l'abandon, des espaces verts non entretenus et surtout des hectares de surface goudronnée des parkings devenus inutiles. Tous ceux qui parlent si souvent de l'image de Carcassonne feraient bien de regarder d'un œil neuf ces espaces qui parlent de nous en premier (et en dernier aussi) à ceux qui viennent de loin.

Alors pour moi, une nouvelle zone commerciale ne me semble pas du tout opportune et je pense même qu'elle sera nuisible à l'équilibre économique de notre agglomération .

Je vous pose les questions suivantes :
Quelles sont les conclusions de l'étude d'opportunité économique qui doit précéder toute nouvelle installation ?
La population de notre moitié ouest de département restant relativement stable, sur quelle clientèle les promoteurs de Rocadest comptent-ils ?
A qui vont-ils prendre les clients ?
Le but est-il de mettre à genoux la concurrence ?
Que se passera-t-il quand les autres commerçants devront licencier leur personnel ?
Combien de kilomètres devront faire les ménages pour s'approvisionner ?
Comment feront ceux qui n'ont pas de voiture, pas ou plus de permis de conduire ?
Quel coût pour la collectivité pour le raccordement aux différents réseaux d'urbanisme de cette nouvelle extension de la ville ?
Quel coût pour démanteler les zones commerciales mortes ou moribondes ?
Combien de terre agricole artificialisée ?
Combien de petits commerçants au chômage ?
Combien de boutiques vides au rideau fermé dans la Bastide ou dans les quartiers ?
Combien de lieux de rencontre et de partage stérilisés dans les quartiers anéantissant le lien social ?
En France et à Carcassonne, n'avons nous rien d'autres pour nous montrer originaux, modernes et accueillants, que d'édifier des « temples à l'hyper-consommation » ?

Vous aussi, vous pouvez donner votre avis aux commissaires enquêteurs, et surtout, vous pouvez, en vous détournant des grandes surfaces pour vous approvisionner sur le marché, dans les AMAP et les groupements d'achat, dans les boutiques encore ouvertes en ville ou dans vos villages résister à la grande distribution qui étrangle les producteurs , précarise ses salarié-es et prends les consommateurs pour des idiots.
   
                                                                         

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