dimanche 24 avril 2016

États Généraux du rail et de l’intermodalité à Limoux le 27 avril





Résultats de recherche d'images pour « images etats généraux du rail »Notre territoire, le département de l’Aude doit faire face à plusieurs défis concernant le rail et la mobilité d’une manière plus générale. EELV réaffirme son attachement à la mobilité de tous et dans les conditions les plus favorables possibles, que ce soit pour les émissions de gaz à effet de serre, l’empreinte écologique a minima des infrastructures, etc. Nous constatons également que le rail a un impact en matière d’aménagement du territoire à l’opposé de celui de la voiture individuelle. Cette dernière favorise l’étalement urbain alors que le train favorise la centralité autour de la gare. La mobilité pour tous implique également une politique tarifaire non handicapante.

Desserte des zones en situation d’enclavement

Les transports collectifs doivent, dans tous les cas être privilégies. Quand le rail existe, il doit être promu car c’est lui qui a la plus faible empreinte carbone et qu’il ne nécessite pas de nouvelles infrastructures. Est visée en premier lieu la ligne Quillan-Carcassonne. Sa remise en état est budgétée à hauteur de 11 m€ mais l’état traîne les pieds depuis des années pour honorer sa contribution. La modernisation complète coûterait entre 30 et 50 m€. Elle permettrait un cadencement horaire dans chaque sens et offrirait donc un haut niveau de services. Dans le même temps, le conseil départemental projette l’achèvement de la mise à 2x2 voies de la RD 118 et le contournement de Limoux, le tout pour un coût d’environ 150 m€. Cela favorisera la voiture individuelle et les bus qui y circuleront n’offriront jamais le niveau de service du rail (confort, régularité…). De plus, ils participeront aux nuisances attachées aux routes (bruit, gaz d’échappement, etc.) sans évoquer les nouvelles infrastructures dévoreuses d’espace. Nous appelons donc à la cohérence des politiques publiques, sachant que même si les budgets sont différents, les contributeurs à ces mêmes budgets sont les mêmes !
On peut estimer que les transports publics, tout confondu, captent actuellement 2 à 3 % des flux de passagers sur la ligne Carcassonne - Quillan. Une augmentation très significative est possible moyennant une offre étoffée (cadencement horaire, nouvel arrêt sur la zone de la Bouriette à Carcassonne…).
Le transfert, en 2017, de la compétence des transports interurbains, à la région devrait s’accompagner pour nous d’une redynamisation de ceux-ci pour les zones les plus défavorisées en recherchant ou améliorant les solutions innovantes type transport à la demande, covoiturage et amélioration des dessertes ferroviaires existantes… L’articulation avec les TER et les déplacements doux doit être recherchée comme la possibilité d’embarquer des vélos.
La modernisation de la ligne Carcassonne -Quillan est pour nous emblématique des choix qui doivent être opéré par la Région en matière de transports : priorité aux transports du quotidien , abandon des projets de gares nouvelles très coûteuses pour les finances publiques, ligne nouvelle mixte fret/voyageurs Narbonne/Perpignan modernisée plutôt que poursuite des chimères de LGV sans réelle pertinence et siphonnant toutes les ressources budgétaires des transports.

Politique tarifaire

Le TER à 1€ servant de slogan à l’ancienne région LR a eu le mérite de montrer qu’appliqué intégralement à certaines lignes, elles pouvaient devenir plus attractives. Cependant, par manque d’offre supplémentaires, elle a montré ses limites. Quant au TER à 1€ généralisé, cela a relevé plus de la com’ que d’une véritable politique des transports.
La tarification actuelle est dissuasive.
La clarification des tarifs est nécessaire et doit aboutir à un coût inférieur à celui de la voiture particulière. Plusieurs options sont à explorer, depuis la tarification par zones jusqu’au « pass transport »…La définition d’une nouvelle tarification passe par la concertation avec les syndicats et associations d’usagers.

Avenir du rail dans la région

Notre attachement aux transports publics sur la base de considérations strictement écologiques se double d’un avertissement économique. Les prix du pétrole actuellement et historiquement bas ne dureront certainement pas. Ils favorisent la voiture individuelle, les bus et l’avion mais un retournement de tendance prévisible, sans en connaître l’échéance, va compliquer la vie des habitants de la région si on abandonne le rail qui redeviendra vite le mode plus économe pour leurs déplacements.
Force est de constater que la SNCF, opérateur historique a de plus en plus de mal à s’engager sur les dessertes secondaires. Nous devons nous poser la question du devenir de nos relations avec l’entreprise. Est-il pensable que la région finance de lourds travaux de rénovation ou de ré-ouverture des lignes pour qu’ensuite, la SNCF se montre incapable de les exploiter si ce n’est à des coûts prohibitifs. Tout comme la même SNCF a totalement délaissé les lignes capillaires génératrices de fret ferroviaire.
Devant cette situation, nous devons nous poser la question, sans tabous d’une régie régionale qui serait propriétaire des infrastructures, du matériel et maître de l’exploitation. Des conventions de mise à disposition du personnel doivent pouvoir être passées entre la région et la SNCF. Cette régie peut être multimodale en intégrant les régies départementales de transport. Pour garantir l’esprit « service public », elle doit être juridiquement constituée en EPIC et placée sous un contrôle mixte élus, associations d’usagers, syndicats.

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