Notre territoire, le département de
l’Aude doit faire face à plusieurs défis concernant le rail et la
mobilité d’une manière plus générale. EELV réaffirme son
attachement à la mobilité de tous et dans les conditions les plus
favorables possibles, que ce soit pour les émissions de gaz à effet
de serre, l’empreinte écologique a minima des infrastructures,
etc. Nous constatons également que le rail a un impact en matière
d’aménagement du territoire à l’opposé de celui de la voiture
individuelle. Cette dernière favorise l’étalement urbain alors
que le train favorise la centralité autour de la gare. La mobilité
pour tous implique également une politique tarifaire non
handicapante.
Desserte des zones en situation
d’enclavement
Les transports collectifs doivent, dans
tous les cas être privilégies. Quand le rail existe, il doit être
promu car c’est lui qui a la plus faible empreinte carbone et qu’il
ne nécessite pas de nouvelles infrastructures. Est visée en premier
lieu la ligne Quillan-Carcassonne. Sa remise en état est budgétée
à hauteur de 11 m€ mais l’état traîne les pieds depuis des
années pour honorer sa contribution. La modernisation complète
coûterait entre 30 et 50 m€. Elle permettrait un cadencement
horaire dans chaque sens et offrirait donc un haut niveau de
services. Dans le même temps, le conseil départemental projette
l’achèvement de la mise à 2x2 voies de la RD 118 et le
contournement de Limoux, le tout pour un coût d’environ 150 m€.
Cela favorisera la voiture individuelle et les bus qui y circuleront
n’offriront jamais le niveau de service du rail (confort,
régularité…). De plus, ils participeront aux nuisances attachées
aux routes (bruit, gaz d’échappement, etc.) sans évoquer les
nouvelles infrastructures dévoreuses d’espace. Nous appelons donc
à la cohérence des politiques publiques, sachant que même si les
budgets sont différents, les contributeurs à ces mêmes budgets
sont les mêmes !
On peut estimer que les transports
publics, tout confondu, captent actuellement 2 à 3 % des flux de
passagers sur la ligne Carcassonne - Quillan. Une augmentation très
significative est possible moyennant une offre étoffée (cadencement
horaire, nouvel arrêt sur la zone de la Bouriette à Carcassonne…).
Le transfert, en 2017, de la compétence
des transports interurbains, à la région devrait s’accompagner
pour nous d’une redynamisation de ceux-ci pour les zones les plus
défavorisées en recherchant ou améliorant les solutions innovantes
type transport à la demande, covoiturage et amélioration des
dessertes ferroviaires existantes… L’articulation avec les TER et
les déplacements doux doit être recherchée comme la possibilité
d’embarquer des vélos.
La modernisation de la ligne
Carcassonne -Quillan est pour nous emblématique des choix qui
doivent être opéré par la Région en matière de transports :
priorité aux transports du quotidien , abandon des projets de gares
nouvelles très coûteuses pour les finances publiques, ligne
nouvelle mixte fret/voyageurs Narbonne/Perpignan modernisée plutôt
que poursuite des chimères de LGV sans réelle pertinence et
siphonnant toutes les ressources budgétaires des transports.
Politique tarifaire
Le TER à 1€ servant de slogan à
l’ancienne région LR a eu le mérite de montrer qu’appliqué
intégralement à certaines lignes, elles pouvaient devenir plus
attractives. Cependant, par manque d’offre supplémentaires, elle a
montré ses limites. Quant au TER à 1€ généralisé, cela a
relevé plus de la com’ que d’une véritable politique des
transports.
La tarification actuelle est
dissuasive.
La clarification des tarifs est
nécessaire et doit aboutir à un coût inférieur à celui de la
voiture particulière. Plusieurs options sont à explorer, depuis la
tarification par zones jusqu’au « pass transport »…La
définition d’une nouvelle tarification passe par la concertation
avec les syndicats et associations d’usagers.
Avenir du rail dans la région
Notre attachement aux transports
publics sur la base de considérations strictement écologiques se
double d’un avertissement économique. Les prix du pétrole
actuellement et historiquement bas ne dureront certainement pas. Ils
favorisent la voiture individuelle, les bus et l’avion mais un
retournement de tendance prévisible, sans en connaître l’échéance,
va compliquer la vie des habitants de la région si on abandonne le
rail qui redeviendra vite le mode plus économe pour leurs
déplacements.
Force est de constater que la SNCF,
opérateur historique a de plus en plus de mal à s’engager sur les
dessertes secondaires. Nous devons nous poser la question du devenir
de nos relations avec l’entreprise. Est-il pensable que la région
finance de lourds travaux de rénovation ou de ré-ouverture des
lignes pour qu’ensuite, la SNCF se montre incapable de les
exploiter si ce n’est à des coûts prohibitifs. Tout comme la même
SNCF a totalement délaissé les lignes capillaires génératrices de
fret ferroviaire.
Devant cette situation, nous devons
nous poser la question, sans tabous d’une régie régionale qui
serait propriétaire des infrastructures, du matériel et maître de
l’exploitation. Des conventions de mise à disposition du personnel
doivent pouvoir être passées entre la région et la SNCF. Cette
régie peut être multimodale en intégrant les régies
départementales de transport. Pour garantir l’esprit « service
public », elle doit être juridiquement constituée en EPIC et
placée sous un contrôle mixte élus, associations d’usagers,
syndicats.
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