L'étude des documents
présentés à l'enquête publique concernant le projet d'une ISDND
sur le site de Lassac appelle un certain nombre de réflexions et de
questionnements.
Le premier angle porte
sur les capacités de stockage soit 110 000 t/an. Il repose à
la fois sur des projections d'évolutions de la population dans les
20 prochaines années difficilement vérifiables dans le même temps
qu'on remarque dans toute la région un mouvement des populations
vers le littoral plutôt que vers l'intérieur des terres il est
d'ailleurs étonnant que les chiffres fournis dans le dossier
diffèrent de ceux de l'INSEE, et sur des ambitions très modestes et
peu volontaristes sur les politiques du PDEDMA en ce qui concerne la
réduction de la production de déchets,et le compostage (pour
rappel, le PDEDMA repose sur le triptyque
tri-compostage-enfouissement).
La société Valaudia en
est si consciente qu'elle prévoit de « traiter prioritairement
les déchets audois » sans s'interdire d'en importer d'ailleurs
pour « combler le vide ».
Le choix d'un site dans
l'Ouest audois visant à traiter les déchets au plus prés de leur
production, ainsi qu'en témoignent les savants calculs présentés
d'économie de CO2 serait mis en échec par cette orientation du
gestionnaire.
Nous souhaiterions que
cette possibilité soit clairement exclue par le cahier des charges,
et que la capacité des installations soit recalculée en
conséquence.
En ce qui
concerne le choix du site lui même, nos questionnements sont de 3
ordres :
- Les nuisances :
- Les nuisances :
Il est fait état de
« nuisances olfactives inférieures aux limites fixées»,
et immédiatement après de campagnes d'évaluation qui seront
effectuées.
Nous souhaiterions
savoir quelles sont ces limites fixées, quelles sont les techniques
prévues pour éviter ces nuisances, par qui seront menées les
campagnes d'évaluations, comment les riverains y seront associés,
et enfin, s'il s'avère que les dites campagnes mettent en évidence
un dépassement des limites fixées, comment est-il prévu de
remédier au problème et dans quels délais, sachant qu'outre la
gène pour les riverains, le site est situé dans une zone de
développement touristique.
L'acheminement des
déchets vers le site générerait, d’après les documents, la
circulation de 70 camions par jour, soit 15 à 16 camions par heure,
un camion toutes les quatre minutes, compte tenu du temps probable
d'ouverture du site au déchargement. L’élargissement de la route
répondra sans doute aux impératifs de sécurité , mais non à la
nuisance d'une telle noria sur une route touristique.
La troisième nuisance
est liée aux poussières qui seront inévitablement soulevées tant
lors des travaux que lorsque le site sera en activité, et emportées
par le vent, nuisance renforcée par la présence d' arsenic et
autres métaux lourds dans le sol. Qu'est-il prévu pour réduire
cette nuisance ?
- Les risques :
Contrairement
à ce que prétend le rapport, le bassin versant concerné par le
projet ne bénéficie pas d'un climat de type « nival-atlantique »
mais bien d'un régime « méditerranéen » avec tous les
excès que cela peut comporter notamment par rapport aux risques
« sécheresse » et« pluies torrentielles –
inondations ». Si le rapport avait été sincère, il aurait
évoqué les graves crues de 1930, qui avaient emporté tous
les ponts mais il s'est contenté d'évoquer celles de 1999 et 2005
qualifiables de bénignes sur ce secteur géographique de l'Aude.
Pourquoi
veut-on cacher que le site de Lassac est inondable ?
Un autre site de CET proche de Béziers, configuré de la même
manière, en pied de falaise, proche d'une rivière, avec des argiles
de solifluxion qui gonflent en cas de grosses pluies et dont les
couches glissent alors les unes sur les autres, entraînant un
gigantesque glissement de terrain a vu les infrastructures de ce CET
partir dans la rivière. Ne peut-on pas tirer les leçons du
passé ?
Il est aussi question de dévier le cour d'un ruisseau qui
actuellement traverse le site et à qui on imposerait d'emprunter un
autre lit. Quelle garantie a t'on qu'il ne reviendra pas à son
lit naturel en cas d'orage en occasionnant des dégâts dans les
installations de l'ISDND ?
Qu'est-il,prévu
pour le stockage et la fixation des « remblais et déblais » ?
- Les surcoûts :
Le fait d'implanter
cette unité à proximité du site d'exploitation de la SEPS, dans
une zone fortement polluée amènera à prendre en compte un grand
nombre de précautions supplémentaires par rapport à un site plus
sain. La gestion des poussières en est une, les dispositions
concernant les eaux de ruissellement également.
Nous souhaiterions
connaître la nature et le coût de ces dispositions indispensables
et donc le renchérissement du projet par rapport à un site
présentant moins de problèmes de pollution
ancienne et avérées.
La qualité du sol ne
permet pas d'assurer une bonne étanchéité naturelle. S'il
est prévu d'utiliser « l'argile décaissée en priorité »
il sera nécessaire d'en importer également. De plus la qualité des
membranes d'étanchéités devra être renforcée. Que se
passe-t'il lorsque cette étanchéïté artificielle vieillit et ne
joue plus son rôle ?
Nous souhaiterions
savoir si ces surcoûts ont été chiffrés et pourquoi ils ne
figurent pas clairement dans les documents.
Le site choisi se trouve
sur une zone archéologique importante, il est préconisé
d'étendre les recherches sur une plus grande surface que celle
prévue initialement. Ces recherches ont également un coût qui
n'est pas évoqué dans le document.
Par ailleurs s'il
s'avérait que ces sites sont uniques, ne serait-il pas plus
judicieux d'en faire à terme un enjeu de développement touristique
plutôt que de les ré-enterrer à coté des bâtiments de l'ISDND ?
L'ensemble des points
évoqués ci dessus nous amènent à estimer que le choix du site de
Lassac pour l'ISDND de l'ouest du département n'est pas un choix
pertinent. Nous savons qu'une étude confiée à la société ARCADIS
avait détecté une quinzaine de sites envisageables , et qu 'en
2005 le choix des responsables audois s'est porté sur Lassac parmi 3
sites restant en course. Cette décision s'est faite dans la plus
grande opacité et fait aujourd'hui l'objet de recours en justice.
Les élus concernés n'ont jamais fait connaître clairement quels
ont été les critères objectifs qui ont présidé à leur choix.
Nous demandons
instamment en conséquence que le dossier soit repris au minimum à
partir des 3 derniers choix présentés par ARCADIS, et que l'enquête
publique présente aux audois les dossiers finalisés sur plusieurs
sites, permettant de choisir en connaissance de cause entre ces
alternatives.
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