dimanche 17 février 2013

Extension de Port La nouvelle, un projet très opaque.


On nous présente souvent comme des anti-ports, C'est aux antipodes de ce que nous sommes !
Nous disons que le projet qui est présenté est mauvais pour plusieurs raisons :
Des évaluations de trafic complètement farfelues et en dehors de la réalité,
Un investissement élevé (mini 235 M€) grévant les finances des partenaires (département et
agglo à hauteur de 15 % chacun) et les forçant à s'endetter alors qu'ils le sont relativement
peu. De plus le montage financier est assez opaque. Il bénéficie directement et immédiatement à un opérateur portuaire (Rompétrol) qui n'apporte rien dans la corbeille.

Un projet non évolutif. C'est tout ou rien et tel qu'imaginé, il ne peut être mis en oeuvre par phases, progressivement, au fur et à mesure des résultats ou des opportunités.

Le retour sur investissement en terme d'emplois est faible : si les tonnages sont là (c'est loin d'être acquis), ce sera 90 emplois, sans tenir compte des effets négatifs sur l'activité de Lafarge et des services portuaires concernant le sea line, Les chiffres avancés (1500, 2000,,,) sont des emplois indirects et induits qui sont une probabilité de la probabilité de trafic. En ce qui concerne le chantier, les exemples analogues indiquent un nombre de personnes y travaillant de l'ordre de 5 à 600. Ce sont des entreprise internationales qui sous-traitent 20 à 30 % à des locaux.

L'installation d'un terminal pétrolier dans un milieu relativement confiné en connection directe avec l'étang n'est pas sans dangers pour lui. Il en existe un aujourd'hui mais il y a un changement d'échelle significatif.

La cohérence des investissements avec les autres ports de la région ne saute pas aux yeux. Ainsi PV est censé être spécialisé dans les fruits et légumes, Séte généraliste, conteners, PLN céréales et hydrocarbures. PV fait plus de conteneurs que Sète, Séte monte en puissance sur les céréales et garde ses hydrocarbures mais diminue ses tonnages....

Nous sommes vigilants sur les matières transitant. Exemple l'huile de palme qui est une cochonnerie à tous les étages : production par accaparement des terres, déplacement de populations, quasi asservissement, déforestation, destruction des cultures vivrières, utilisation massive de pesticides. Transport maintient à 40 ° des matières, bonjour le CO2.
Raffinage, nous avons un rapport de 120 pages sur la pollution des eaux à leur usine des Pays Bas. Consommation problématique pour la santé publique, voir les nombreuses études en France et ailleurs.

Nous ne sommes pas contre le port mais disons que les problèmes doivent être posés différemment ce qui induit des réponses diversifiées et non un truc à prendre ou à laisser ! Par exemple, dire que l'on soutien l'emploi en investissant sur de grandes infrastructures n'a plus de sens dans un contexte où il n'y a plus de croissance du PIB. Il faut être plus pragmatique et rechercher quels sont les besoins sociaux et comment intervenir sur le tissu des PME, de l'ESS, créer des leviers à travers de petits projets....

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