La Région Occitanie
/Pyrénées-Méditerrannée et la presse régionale orchestrent la
main dans la main une grande mobilisation le 4 octobre « LGV
OUI »en faveur des LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-
Perpignan dont la construction est remise en question.
Pour les Écologistes, ce serait
plutôt « LGV NON », et ceci non pour le plaisir de
s'opposer mais dans le souci d'une mobilité soutenable et réellement
profitable à toutes et tous.
En ce qui concerne la LGV Bordeaux
-Toulouse, depuis de nombreuses années les écologistes soutiennent
qu'une modernisation des lignes existantes permettrait un gain de
temps appréciable sans accaparer de l'espace agricole et peser trop
lourdement sur les finances publiques au détriment d'autres projets
également utiles.
En ce qui concerne la liaison
Montpellier -Perpignan, les écologistes se sont depuis très
longtemps prononcés pour la création d'une Ligne Nouvelle rendue
absolument nécessaire d'une part par la fragilité de la ligne
actuelle trop proche en plusieurs points du trait de côte et
risquant la submersion dans un avenir plus ou moins proche en raison
de l'inéluctable montée des eaux due au réchauffement climatique.
Et d'autre part en raison de l'engorgement insupportable des voies
routières sur ce parcours par le trafic des camions.
Cette Ligne Nouvelle doit
impérativement être mixte de bout en bout pour accueillir à la
fois le fret de marchandise et les voyageurs, ce que ne permettrait
pas une ligne TGV à 350km/h qui, pour des raisons techniques serait
incompatible avec le transport de fret . Il est inacceptable
d'engager des dépenses aussi conséquentes pour permettre seulement
de traverser notre région sans s'arrêter à quelques voyageurs
pressés de rejoindre Paris alors que le ferroutage depuis l'Espagne
et Perpignan serait rendu impraticable par un tronçon manquant
jusqu'à Béziers.
Les écologistes dénoncent également
la folie de la création de gares excentrées à Nîmes, Montpellier,
Béziers et Narbonne , spécifiquement dédiées à la ligne TGV
alors que les gares existantes ne sont pas saturées, et qu'elles ont
un rôle économique à jouer en lien avec les villes concernées.
Alors surtout que ces gares excentrées sont dévoreuses d'espaces
pour elles même et pour les infrastructures qu'elles rendent
nécessaires (parking, routes d'accès) et de fonds publics qui
pourraient mieux être employés ailleurs . Le président du Conseil
Départemental de l'Aude, fervent partisan de la gare excentrée de
Narbonne n'avouait-il pas dernièrement que si la gare ne se faisait
pas, il prévoyait d'utiliser les fonds gelés pour sa construction à
d'autres projets routiers (contournement de certaines communes) en
attente depuis trop longtemps ?
Les Verts dans un cahier d'acteur de
2009 affirmaient déjà leur attachement à la création de la LNMP
(Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan) « sur un scénario ligne
voyageurs à 220 km/h et fret à 120 km/h avec gares en centre ville
pour une plus grande souplesse dans la mixité et des capacités
accrues pour l'avenir ».
Dans un communiqué régional en
juillet 2012 , EELV se déclarait : « favorable au
développement d'une alternative ferroviaire , sur un axe
languedocien asphyxié par le trafic routier . Toutefois, il est
impératif d'attirer votre attention sur les écueils qui risquent de
compromettre ce projet d'infrastructure nouvelle....Cette recherche
de la Très Grande Vitesse (350 km/h sur l'ensemble du parcours) ,
dans une région fortement urbanisée et au relief difficile est très
pénalisante : elle génère d'importants surcoûts, limite la
part du fret routier reporté sur le rail et rend quasiment
impossible une bonne insertion environnementale. »
Que dire de plus aujourd'hui ? Le "tout LGV " est partout remis en question , sa modernité sera bientôt équivalente à celle du minitel...
Madame la présidente de la Région et la presse régionale qui la
soutient seraient bien inspirés de réserver leurs appels à la
mobilisation citoyenne à des sujets moins bling bling et plus vitaux
. A l'heure de la relocalisation de l'économie, du développement du
numérique, la vie de nos territoires ne passe pas essentiellement
par quelques dizaines de minutes de moins entre Paris et nous.
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