dimanche 1 octobre 2017

LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan: vraiment pertinente?





La Région Occitanie /Pyrénées-Méditerrannée et la presse régionale orchestrent la main dans la main une grande mobilisation le 4 octobre « LGV OUI »en faveur des LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier- Perpignan dont la construction est remise en question.
Pour les Écologistes, ce serait plutôt « LGV NON », et ceci non pour le plaisir de s'opposer mais dans le souci d'une mobilité soutenable et réellement profitable à toutes et tous.
En ce qui concerne la LGV Bordeaux -Toulouse, depuis de nombreuses années les écologistes soutiennent qu'une modernisation des lignes existantes permettrait un gain de temps appréciable sans accaparer de l'espace agricole et peser trop lourdement sur les finances publiques au détriment d'autres projets également utiles.
En ce qui concerne la liaison Montpellier -Perpignan, les écologistes se sont depuis très longtemps prononcés pour la création d'une Ligne Nouvelle rendue absolument nécessaire d'une part par la fragilité de la ligne actuelle trop proche en plusieurs points du trait de côte et risquant la submersion dans un avenir plus ou moins proche en raison de l'inéluctable montée des eaux due au réchauffement climatique. Et d'autre part en raison de l'engorgement insupportable des voies routières sur ce parcours par le trafic des camions.
Cette Ligne Nouvelle doit impérativement être mixte de bout en bout pour accueillir à la fois le fret de marchandise et les voyageurs, ce que ne permettrait pas une ligne TGV à 350km/h qui, pour des raisons techniques serait incompatible avec le transport de fret . Il est inacceptable d'engager des dépenses aussi conséquentes pour permettre seulement de traverser notre région sans s'arrêter à quelques voyageurs pressés de rejoindre Paris alors que le ferroutage depuis l'Espagne et Perpignan serait rendu impraticable par un tronçon manquant jusqu'à Béziers.
Les écologistes dénoncent également la folie de la création de gares excentrées à Nîmes, Montpellier, Béziers et Narbonne , spécifiquement dédiées à la ligne TGV alors que les gares existantes ne sont pas saturées, et qu'elles ont un rôle économique à jouer en lien avec les villes concernées. Alors surtout que ces gares excentrées sont dévoreuses d'espaces pour elles même et pour les infrastructures qu'elles rendent nécessaires (parking, routes d'accès) et de fonds publics qui pourraient mieux être employés ailleurs . Le président du Conseil Départemental de l'Aude, fervent partisan de la gare excentrée de Narbonne n'avouait-il pas dernièrement que si la gare ne se faisait pas, il prévoyait d'utiliser les fonds gelés pour sa construction à d'autres projets routiers (contournement de certaines communes) en attente depuis trop longtemps ?
Les Verts dans un cahier d'acteur de 2009 affirmaient déjà leur attachement à la création de la LNMP (Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan) « sur un scénario ligne voyageurs à 220 km/h et fret à 120 km/h avec gares en centre ville pour une plus grande souplesse dans la mixité et des capacités accrues pour l'avenir ».
Dans un communiqué régional en juillet 2012 , EELV se déclarait : « favorable au développement d'une alternative ferroviaire , sur un axe languedocien asphyxié par le trafic routier . Toutefois, il est impératif d'attirer votre attention sur les écueils qui risquent de compromettre ce projet d'infrastructure nouvelle....Cette recherche de la Très Grande Vitesse (350 km/h sur l'ensemble du parcours) , dans une région fortement urbanisée et au relief difficile est très pénalisante : elle génère d'importants surcoûts, limite la part du fret routier reporté sur le rail et rend quasiment impossible une bonne insertion environnementale. »
Que dire de plus aujourd'hui ? Le "tout LGV " est partout remis en question , sa modernité sera bientôt équivalente à celle du minitel... Madame la présidente de la Région et la presse régionale qui la soutient seraient bien inspirés de réserver leurs appels à la mobilisation citoyenne à des sujets moins bling bling et plus vitaux . A l'heure de la relocalisation de l'économie, du développement du numérique, la vie de nos territoires ne passe pas essentiellement par quelques dizaines de minutes de moins entre Paris et nous.






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